Cup ou pas Cap ?

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America's cup : yes or no? - Alinghi & HYT
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En juin Alinghi commémorait sobrement par une vidéo le dixième anniversaire de sa victoire de l’America’s Cup de Valence. Pas d’excès de nostalgie pour un team plus tourné vers l’avenir que vers son glorieux passé.

Alinghi, cette mythique équipe de voile suisse dont HYT est le partenaire depuis des années, pourrait être à l’aube d’une nouvelle campagne d’America’s Cup, mais le suspense reste entier. Prendre la décision de s’engager dans cette compétition ne se fait pas sur un coup de tête, tant l’investissement humain et financier est colossal. Un budget Coupe peut en effet varier de 30 à 130 millions de dollars en fonction des équipes, ce qui donne à réfléchir avant d’agir. 

Deed of Gift

Plusieurs paramètres sont à prendre en compte avant de se lancer : les règles, le bateau et le lieu de la prochaine compétition. L’America’s Cup n’est pas une compétition comme les autres, le vainqueur de la précédente édition a le privilège de revoir à sa guise le règlement du prochain rendez-vous dont il assure l’organisation. C’est ce que l’on appelle le Deed of Gift. Le tenant du titre, en l’occurrence Emirates Team New Zealand, est actuellement en négociation avec Luna Rossa, l’équipe italienne qui s’est déclarée Challenger of Record au terme de la précédente Coupe qui s’est tenue aux Bermudes en juin dernier. Les deux formations vont devoir se mettre d’accord sur un protocole pour la prochaine compétition, mais à la fin c’est quand même les Kiwis qui auront le dernier mot… c’est ça le Deed of Gift! 

Si les négociations aboutissent sans encombre, un protocole sera publié en septembre et devrait lever bon nombre d’inconnues : choix des bateaux, du lieu, du format de course, des règles, etc… tous ces paramètres sont un préalable indispensable avant de savoir si oui ou non un défi suisse sera de la partie. Monocoques ou multicoques ? Taille et niveau de complexité des bateaux ? Clause de nationalité concernant les équipages, la construction ? Cela déterminera le niveau des ressources à engager pour être compétitif et effectuera un premier tri parmi les challengers. On l’a compris, beaucoup trop de « si » pour affirmer qu’Alinghi prendra le départ de la Coupe, alors en attendant… on fait quoi? 

Cup ou pas Cap ?

Hibernation 

Heureusement, comme pour le football, quand il n’y a pas la Coupe du monde, il reste toujours la Ligue des champions ! Pour ne pas perdre la main et rester compétitif Alinghi se concentre sur deux objectifs prioritaires : le D35 Trophy en Suisse et les Extreme Sailing Series à l’international, courues avec des catamarans volants à foils (les différentes étapes sont diffusées en live streaming sur www.extremesailingseries.com). Certes, ce n’est pas la Coupe, mais pour tenir la distance (et surtout gagner), il faut déjà une bonne dose de professionnalisme comme nous le confirme Pierre-Yves Jorand, le directeur de l’équipe et compagnon de route de la première heure d’Ernesto Bertarelli : « Le programme Alinghi c’est plus de 160 jours de navigation par an dont 40 de préparation. La participation à deux circuits demande une logistique importante, surtout pour les Extreme Sailing Series qui se déroulent aux quatre coins du globe et où le niveau général est extrêmement relevé. » Mais pour cette équipe qui comptait 140 employés en 2010 (lors de son dernier challenge à Valence en 2010 à la suite duquel elle s’est inclinée face à Oracle Team USA) contre seulement 9 aujourd’hui, les dimensions et les enjeux ne sont plus tout à fait les mêmes. Voilà sept ans que les rouges et noirs sont plongés dans une sorte de demi-sommeil, prêts à répondre à l’appel de leur patron Ernesto Bertarelli si l’aventure est rendue possible. En tout cas, lui a bien entendu l’appel du public, de plus en plus impatient. Question de semaines, de mois ou même d’année, nous finirons bien par savoir… enfin !

 

 

 

 

 

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