un concept tordu, cette WARP HMS automatique !

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La Warp HMS (pour Heures Minutes Secondes) Automatique d'AK Genève est donc un clin d'oeil , un "sérieux jouet pour adultes" qui s'assume mais dont le principal objectif est de créer une émotion devenue rare dans le monde de la haute horlogerie.
AK Genève_320201_0Warp? Arny Kapshitzer dessine deux points sur une feuille de papier et vous demande: "Quel est le chemin le plus court d'un point à l'autre?" Sûr de vous, vous répondez sans hésiter: "La ligne droite!" Raté. Arny plie la feuille en deux et relie les deux points en les faisant se toucher. Damned, c'était compter sans la mécanique quantique et sa théorie du voyage sans déplacement. Utilisée dans l'univers fictif de Star Trek, où les vaisseaux sont pourvus de moteurs à distorsion leur permettant d'atteindre des vitesses supraluminiques et de se rendre "là où l'homme n'est jamais allé", cette théorie veut qu'il serait possible de "tordre" l'espace-temps en agissant sur une particule appelée graviton, et ainsi de voyager instantanément. La Warp HMS (pour Heures Minutes Secondes) Automatique d'AK Genève est donc un clin d'oeil à ce concept, un "sérieux jouet pour adultes" qui s'assume mais dont le principal objectif est de créer une émotion devenue rare dans le monde de la haute horlogerie. La boîte Connaissant Arny Kapshitzer et son amour inconditionnel pour la série de science-fiction des années 60, on comprend mieux pourquoi il a choisi de donner à la boîte de sa montre une forme navette, qui crée comme une impression de vitesse. Ce boîtier allongé a été pensé pour s'inscrire dans le prolongement du bras, présentant du même coup une harmonie rare pour une montre de ce format. Navette spatiale ou bien tortue, quand on la regarde de dessus, avec ses cornes asymétriques et sa couronne, force est de constater que la montre ressemble aussi à un scarabée. Un scarabée ergonomique de surcroît. Le bras étant toujours plus fin à la jointure du poignet, la montre est donc plus épaisse côté couronne. "C'est une boîte grande complication, se plaît à dire Kapshitzer, la carrure étant entièrement réalisée en fibre de carbone compressée, dont la formulation inédite rend la boîte à la fois très résistante aux chocs et très légère. Son usinage prend jusqu'à 25 minutes, là où il n'en faut que 3 pour la plupart des carrures traditionnelles." De plus, la fibre de carbone permet d'utiliser d'autres matériaux comme l'or, par exemple pour le brancard et la lunette. Asymétriques, plus écartées côté couronne,å les cornes guident la ligne de la montre pour mieux épouser la forme du bras. Le souci du détail a amené les constructeurs à visser - 34 vis au total - les 15 pièces de la boîte. Et la couronne se compose de 20 pièces, toutes "utiles". Enfin les joints, garantis 50 ans, sont fabriqués dans le même caoutchouc que le bracelet. La glace Coupée franc bord avec la carrure asymétrique, et profilée pour épouser le dessin intérieur très particulier de la boîte, la glace bombée a été un véritable cauchemar à réaliser. "Tu devrais la raccourcir, ce bout ne sert à rien!", est la remarque qu'Arny Kapshitzer a entendue le plus fréquemment. C'est sans doute pour cela qu'il a tant tenu à le conserver, ce fameux "bout" de glace qui donne à la pièce sa forme si particulière, malgré l'extrême complexité de sa fabrication. Le cadran On le dirait tout droit sorti de la série Star Trek, évoquant à s'y méprendre le vaisseau Enterprise. Excentrée vers la droite du cadran, une pièce de métal ajourée laisse apparaître les heures et les minutes sautantes sur deux disques superposés. Les secondes s'affichent quant elles à 3h sur un cylindre relié directement à la couronne. A 9h, la queue du vaisseau, dans le même métal, porte le nom de la pièce, ponctuée par un point totalement excentré où le logo de la marque est gravé. Le mouvement Il faut savoir que le mouvement de base automatique est le Time Engine 001 (le 00 est le coaxial en préparation), réalisé en collaboration avec Concepto. Fonctionnant à 28'800 alternances par heure, sa masse oscillante est en alliage d'iridium avec planche en fibre de carbone. La couronne télescopique, non pas vissée mais à baïonnette, est montée sur un pare-chocs en titane et directement reliée au mouvement. Le module des heures sautantes et des minutes, et des secondes sur cylindre, en revanche, est propriétaire. Ici rien n'est superflu, toutes les pièces, liées les unes aux autres, sont utiles. Compliqué dans sa réalisation, ce mouvement est simple et fiable dans son utilisation. Il bénéficie d'une terminaison anglée, microbillée et satinée. Le bracelet La recherche de matériaux a été poussée jusqu'au bracelet. Fabriqué en caoutchouc perfluoré, hypoallergénique et supportant tous les acides, il est plus cher, mais aussi unique et nettement plus fiable dans le temps que la très grande majorité des caoutchoucs proposés actuellement. En outre, le fermoir est creusé dans la surface interne du bracelet (système novateur en cours de dépôt de brevet), de façon à ne pas blesser ou gêner le poignet. Mieux, avec ce fermoir et la boîte profilée, la montre devient partie intégrante du poignet. L'équipe "J'aimerais dire merci à tous ceux qui n'ont pas cru en mon projet car ils m'ont permis d'avancer", déclare Kapshitzer, l'oeil malicieux, avant d'ajouter, redevenu sérieux, "mais aussi et surtout rendre hommage aux spécialistes qui m'ont aidé à le concrétiser". Car l'homme met un point d'honneur à préciser qu'il n'a pas tout fait tout seul et que, malgré un cahier des charges extrêmement exigeant et rigide, tout le processus s'est déroulé dans un dialogue et un respect constants. Notamment avec l'équipe de constructeurs de BECS Genève (un grand merci à Rafael Caudet) qui a conçu les plans, l'outillage spécial pour la taille de la glace et le fermoir, mais également à Concepto (tout spécialement Valérien Jaquet), pour les mouvements et leur appui technique, et à Pierre Giamarchi, concepteur-rédacteur, pour avoir su traduire en mots une idée de dingue… SOURCE : AK Genève